Utilisée depuis des siècles, la caféine pourrait presque être classée parmi les nutriments puisqu’on la retrouve dans de nombreux produits de consommation courante (café, cacao, thé, sodas,., ). Étudions-la de plus près...
Sur le plan pharmacologique, cette molécule (classée dans la famille des alcaloïdes) a des effets si on la consomme à des doses significatives (soin pour les migraines, tonifiant cardiaque...). Bien connue pour ses effets psycho-stimulants, la caféine aurait également la vertu d’améliorer la capacité de travail et la performance sportive.
Concernant ce dernier point, que peuvent en retirer les vététistes ?
DE NOMBREUSES VERTUS POUR LE SPORTIF
L’utilisation de la caféine dans un cadre sportif présente plusieurs intérêts : métabolique, physiologique, ou psychologique. Les connaissances actuelles montrent que cette molécule miraculeuse permettrait notamment de :
Stimuler le système nerveux. De par ses effets stimulants, la caféine contribue à libérer de l’adrénaline (hormone de l’effort), facilitant ainsi la dégradation du glycogène musculaire.
Améliorer l’absorption du glucose. En agissant sur la muqueuse intestinale, la caféine permettrait d’absorber plus de glucose exogène durant l’effort, évitant ainsi toute baisse intempestive de la glycémie.
Retarder l’apparition de la fatigue neuro-musculaire, qui apparaît tôt ou tard lors d’un effort d’endurance. Cette action permet aux muscles de continuer à fonctionner à plein régime pendant une durée plus longue.
Améliorer la vigilance. On peut fortement supposer que la caféine procure une meilleure concentration et un prélèvement de l’information plus efficace. Dans des disciplines techniques comme la descente, le trial, voire le XC, la caféine peut donc apporter un "plus".
Modifier la perception de l’effort. Après ingestion de caféine, l’effort est perçu comme moins difficile.
DES EFFETS NÉGATIFS POTENTIELS
Le premier réside dans l’effet diurétique de la caféine : l’excrétion urinaire étant augmenté, le risque de déshydratation peut être accru en cas de mauvaise hydratation (avec toutes les conséquences que cela peut engendrer : crampes, coup de chaleur...). Pour ceux qui ne consomment jamais de produits caféinés, le risque de subir une stimulation sympathomimétique excessive est important (en clair subir un stress supplémentaire). Dans un tel cas de figure, le sportif risque d’être sujet à des nausées, vertiges, tachycardie... Pour limiter l’ampleur de ces effets négatifs, il convient donc de tester un tel protocole à l’entraînement (dose de caféine, timing d’absorption), avant de le reproduire éventuellement lors d’une compétition de préparation.
DOPANT OU NON ?
La caféine fût un moment interdite par les instances sportives, la concentration urinaire ne devant pas dépasser 12 mg/l lors d’un contrôle anti dopage. Cependant, la caféine a été supprimée des produits interdits, du fait de la grande popularité des produits caféinés. A ce jour, la caféine n’est plus considérée comme un produit dopant, même si elle est consommée à forte dose. Par contre, If fait de recourir systématiquement à la caféine avant chaque épreuve (et ne plus pouvoir s’en passer sou ; peine de perdre ses moyens) peu être assimilé à une "conduite de pante". A ce titre, les conseils de ce article ne sauraient être recommandés qu’aux pilotes adultes.
CONSEILS PRATIQUES
Les effets consécutifs à la prise à caféine peuvent être très variable selon les individus. Par conséquent on suggérera au lecteur de : Tester la procédure à l’entrainement ou lors d’une compétition mineure pour voir comment l’organisme répond. Se limiter à une dose maximale de 5 mg/kg de poids corporel pour éviter que les effets négatif ! ne prennent le dessus sur les effets positifs. Absorber un ou deux "expresso" trente minutes à une heure avant le début de l’effort. Consommer à intervalles réguliers durant l’effort des compléments caféinés (gels à la caféine au guarana, ou au maté). S’hydrater encore plus régulièrement pour éviter une déshydratation marquée.
LEXIQUE
Alcaloïde : molécules organiques azotées d’origine naturelle pouvant avoir une activité pharmacologique. Glycémie : taux de sucre (glucose) dans le sang. Sympathomimétique littéralement "qui mime le système nerveux sympathique", partie du système nerveux central qui stimule les fonctions vitales (débit cardiaque, ventilation...). A l’opposé, le système nerveux parasympathique réduit le niveau d’activation
des fonctions vitales.
Source VTT Magazine N° 196
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derniere mise a jour : samedi 24 janvier 2015